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Janvier 1979 - décembre 1987 « ...De ces années pleines de bruit et de fureur en tout genre, beaucoup de choses vont être retenues et analysées qui alimenteront les prochains Commentaires sur la société de spectacle.
On devrait déjà entrevoir ici quelques-uns de ses pronostics, dans la mesure où le permettait alors une correspondance que tant d’évènements lourds de conséquences obligeaient de toute évidence à une certaine circonscription. » Alice Debord.
« Il y a des époques, écrit-il en septembre 1985, où mentir est presque sans danger parce que la vérité n’a plus d’amis... » Mais celle-ci est certainement la pire de toutes parce qu’elle a fait du faux sans réplique et du mensonge sans limite les données de base d’un monde où « toute distance critique se trouve éliminée par le spectacle présent » (lettre à Jaime Semprun du 13 février 1986).
« La mafia est un phénomène historique qui commence par la “disparition” des témoins ; qui continue par la neutralisation, aussi poussée que possible, de la police ; qui culmine avec la prétention “scientifique” de n’être qu’un mythe, de n’avoir jamais existé. La mafia, qui a si longtemps exprimé un retard du capitalisme et de l’Etat, est devenue, dans ce siècle, ultra-moderne ; parce que les conditions spectaculaires (le spectacle sert beaucoup plus à cacher qu’à montrer), actuellement chaque année plus lourdes, ont immensément augmenté son impunité, et donc le champ de ses opérations, champ au sens géographique mais aussi au sens des “secteurs d’activités”. Cependant elle ne doit toujours pas aimer être comprise ; pas plus que la société actuelle, après tout. » (Lettre à Floriana Lebovici, 25 mars 1986).
« Désormais, la situation des camarades italiens est si périlleuse qu’il faudrait, là où c’est possible, passer à la clandestinité ; ce qui veut dire, hélas, couper les ponts avec tout le milieu des italiens de Paris, profondément pénétré de moutons. Il est plus simple de quitter la France. A leur place, j’essaierais incognito Barcelone, où personne ne s’occupe des italiens : en toutes circonstances, la surveillance ibérique demeure plus désordonnée qu’ailleurs. (...) Ceux qui voudront s’incruster en France, et surtout les meilleurs, doivent s’attendre à être un proche matin emballés et expédiés “chez eux” 1, comme un vulgaire Basque (...). » (Lettre à Jaime Semprun, 28 mars 1986).
de L'Achèvement
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