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A lire dans sa totalité sur : https://constellations.boum.org/spip.php?article125
Extrait :
"En 2011, la propriété des 1 650 ha de la zad a été déléguée par l’État et le conseil général à la société Aéroports-du-Grand-Ouest (ago), filiale de Vinci. Un quart de cette superficie est constitué de friches, de bois et de forêts, et un autre quart est toujours cultivé et habité par les paysans résistants. Mais dans l’attente du démarrage des travaux, les 800 ha restants sont censés être redistribués d’une année sur l’autre par ago aux agriculteurs qui ont signé un accord à l’amiable et touché des indemnités d’expropriation. Si l’aéroport est un véritable désastre pour ceux qui refusent de partir, il est en revanche pour d’autres, qui ont déjà retrouvé des terres ailleurs, l’occasion d’agrandir un temps leur exploitation. À partir de 2013, le mouvement de lutte décide qu’il n’est plus possible de laisser à Vinci le contrôle de ces terres, ni de les laisser pleinement à disposition de ces exploitants cumulards."
(...)
"Il y a toujours, en nous tous, quelque chose de ces individus séparés, engoncés dans leurs identités sociales, culturelles, politiques. La mise en échec d’un dispositif policier ne suffira jamais à détruire ce qui nous tenaille encore de consumérisme, de dépendances dévastatrices, de préjugés, de sexisme ordinaire… Comment nous délester de l’habitude lâche de vouloir tout déléguer, qui cohabite si bien avec l’ambition néfaste de vouloir tout contrôler ? Les conflits qui naissent dans le bocage, qu’ils portent sur l’usage d’un bien commun, sur un désaccord politique ou sur une agression physique, ne sont pas fondamentalement différents de ceux qui animent n’importe quel quartier ou village. Sauf qu’il n’y a plus ici d’instance supérieure et hégémonique pour arbitrer et intervenir. Nous devons alors prendre à bras-le-corps des enjeux complexes que nous nous empressons d’ordinaire de taire ou de confier à une quelconque institution spécialisée : police, justice, hôpital psychiatrique, conseil municipal, chambre d’agriculture…"
(...)
"Un certain nombre de conflits d’usage ont ainsi vu se heurter des conceptions antagonistes : celle de la terre comme outil de travail, et celle d’une nature qu’il faudrait laisser à elle-même pour la préserver de la corruption des activités humaines. Si cette opposition est d’abord vécue comme inconciliable, on finit par avancer dans le chemin tortueux d’une expérience où se conjuguent la réappropriation collective du territoire par ses habitants, la mise en partage d’une partie de ses ressources – terres agricoles, bois, routes et chemins, etc. – mais aussi l’attention à ménager des espaces qui existent pour eux-mêmes, et non parce qu’ils répondent à tel ou tel besoin humain. C’est ainsi qu’au fil des conflits, dont nul ne peut nier la dureté, une certaine intelligence collective se dégage de la confrontation entre nos différentes sensibilités." (...)
Il faut défendre la zad.
À Notre-Dame-des-Landes.
Partout.
de L'Achèvement
Réalisé par Flocon de toile.