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Dossier, Bure sur-Atome
Août-septembre 2016
30 ans de résistance acharnée contre l’enfouissement des déchets nucléaires « ni ici, ni ailleurs ! »
14 raisons de s’opposer au projet Cigéo/Bure. Déchets nucléaires, la poubelle souterraine de tous les dangers. « Bure sur-atome »
1 - Enfouir les déchets atomiques ?
La France a tout misé sur le nucléaire, mais près de 40 années de confort électrique aveugle laissent un très lourd tribu à payer. En effet, la filière électronucléaire ne sait pas comment gérer ses déchets. Pour simplifier, elle n'a pas vraiment prévu de piste d'atterrissage après quelques décennies de long vol. Pour les déchets atomiques les plus dangereux (H-M AVL), la "solution" imposée, mais très contestée, serait l'enfouissement de ceux-ci, à 500m sous terre à Bure (Meuse/Haute-Marne).
2 - Demander l'impossible au béton, à la ferraille et à la croûte terrestre
Le stockage souterrain a un seul objectif: confiner, retarder et limiter le retour des radionucléides au monde du vivant. Il ne résout rien. Selon l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), la sûreté du stockage repose sur trois barrières. Les deux premières sont les colis et les galeries (verre/béton/ferrailles, etc.) qui se dégraderont inévitablement et disparaîtront. La barrière ultime -ou géologie du site- est soumise aux aléas sismiques, aux fracturations et failles souterraines: la radioactivité s'échappera donc un jour.
Photo, références perdues, trouvée sur Rebellyon
3 - Des risques prévisibles et des incertitudes majeures
En 2000, l'Andra a installé un "laboratoire" de recherches géologiques dans l'argile à Bure.
Elle doit présenter vers 2018 une demande d'autorisation de création du centre de stockage souterrain "Cigéo". Les premiers déchets nucléaires arriveraient vers 2025.
Il reste pourtant des inconnues majeures et des défis technologiques sans solution :
- Impact du creusement des galeries et de la technique employée sur la roche (EDZ ou Zone endommagée). Un éboulement dans une galerie, le 26 janvier 2016, aux conséquences humaines dramatiques, a confirmé les difficultés de soutènement des galeries et alvéoles : l'argilite de Bure est friable. D'autre part, comment les galeries résisteront-elles aux énormes pressions du milieu ? - Risques dus à la nature des déchets à enfouir. Ainsi certains déchets MAVL produisent de l'hydrogène potentiellement explosif et leur stockage souterrain exige une ventilation permanente. D'autres contiennent des bitumes inflammables...
- Risques d'incendie en grande profondeur. Un milieu confiné obligatoirement ventilé, des milliers de colis de déchets radioactifs inflammables : un cocktail explosif. Un incendie à 500 m sous terre serait rapidement ingérable et gravissime.
- Impact sanitaire des rejets radioactifs gazeux qui seront évacués en permanence par les puits de ventilation à la surface. Pourtant l'Andra, fidèle à sa communication lénifiante promet, sans rire, "aucun impact radiologique pendant 100 000 ans" ...
- Risque sismique nié par l'Andra, mais qui existe bel et bien (failles géologiques de la Marne et de Gondrecourt.)
4 - Cigéo serait un chantier de construction/remplissage simultané, le plus risqué du siècle, pendant 130 ans
Creuser 300 km de galeries souterraines d'un côté, et les remplir, de l'autre, des produits les plus dangereux et ingérables jamais produits par l'homme: tel est le pari inimaginable que font l'Andra et les producteurs de déchets nucléaires.
5 - Cigéo a été vendu comme étant "réversible", pour faciliter l'acceptabilité sociale, mais qui y croit encore ?
Février 2014, 15 ans après sa mise en service, un grave incident s'est produit dans le site d'enfouissement à -600m de déchets nucléaires militaires américain, le WIPP (Nouveau Mexique). Un défaut de conditionnement d'un colis a produit une réaction chimique imprévue conduisant à un emballement thermique et à son explosion. Conséquences: arrêt brutal de l'exploitation du site pour au moins 3 ans, fermeture problématique des zones comportant des fûts présentant des dangers similaires et qui ne seront pas évacués, coût de gestion de l'accident évalué à au moins 500 millions de dollars. Sans compter la contamination de certains ouvriers et celle détectée en surface. Et si cela se produit à Bure ? Comment croire une seule seconde à la possibilité de tout retour en arrière ou "réversibilité" en cas de problème, dans Cigéo ? Pourquoi le gouvernement donne-t-il encore du crédit à cette thèse de la réversibilité qui doit toujours faire l'objet d'une loi ? LAndra dit bien elle-même que le stockage, pour devenir un soi-disant "coffre-fort géologique" serait bouclé définitivement, une fois rempli.
6 - Un ballet incessant de transports de déchets nucléaires, soit deux trains par semaine pendant 130 ans
Soit 13000 possibilités d'accidents ! Les transports de déchets nucléaires, par trains et par camions, sont des transports à très hauts risques :
- le risque zéro n'existe pas,
-en cas d'accident, les conteneurs ne sont pas conçus pour résister à certains types d'impacts,
- des "débits de dose" sont mesurables à proximité des chargements radioactifs, mais aucune mesure d'information, ni d'avertissement des publics ne sont prévues pour les protéger.
- la contamination radioactive est inéluctable au vu de l'ampleur du trafic envisagé.
Seule protection concrète instaurée par l'Etat et les producteurs de déchets : le Secret défense qui entoure de la plus grande opacité ces convois qui traverseront villes et villages, et leurs réels impacts...
7 - Cigéo, s'il est autorisé, serait "hors la loi", car le site est pile au-dessus d'un énorme potentiel géothermique
En 2003, un géophysicien indépendant a mis le doigt sur ce qui aurait dû faire immédiatement cesser les travaux exploratoires à Bure.
Le site est à l'aplomb d'une importante ressource géothermique, à l'encontre des exigences des règles de l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire). En effet, y installer un stockage de déchets nucléaires stérilise toute possibilité d'exploitation de cette ressource en énergie renouvelable. D'autre part, la sûreté du site est compromise. Si nos descendants à la recherche d'eau chaude, et ayant perdu la mémoire de cet enfouissement pénètrent dans celui-ci, les conséquences seraient dramatiques.
L’Andra a tenté d'escamoter cette ressource. Elle a "truqué" les mesures de débit. Mais a fini par reconnaître l'existence de celle-ci, face aux arguments et aux expertises apportées par des associations d'opposants. En 2013, le cabinet suisse Géowatt l'a confirmée. L’Andra a été mise en demeure par des associations en 2014, le procès est en cours.
8 - Cigéo : la mémoire impossible
Ultime casse-tête à résoudre: comment transmettre la mémoire de cette immense dépôt atomique souterrain à nos descendants, pour des millénaires ?
Pourquoi à BURE ?
Pour pouvoir implanter quelque part un tel projet, l'Etat et les producteurs de déchets nucléaires ont dû élaborer quelques pièges...
9 - Piège n° 1 : imposer sans débattre et créer la dépendance financière
LAndra évacue toute concertation avec les riverains, escamote toute information sur les risques. Elle promet aux élus des emplois et des perspectives de développement local. L’argent, outil de dépendance, versé via un GIP (groupement d'intérêt public) créé en 2006, entre systématiquement dans tous les projets des collectivités, de certaines entreprises, associations et de particuliers. La Meuse et la Haute-Marne perçoivent actuellement 60 millions d'€/an. 43 communes autour de Bure reçoivent 500 € par an et par habitant, un dispositif non prévu par la loi de 2006. Deux débats publics ont vite montré leurs limites : rendez-vous "truqués" et inopérants car tout est décidé en amont. La population ne participe pas aux décisions, et c'est bien là le problème.
10 - Piège n° 2 : nucléariser la région, avant l'arrivée des déchets atomiques
De nombreuses structures nucléaires s'implantent autour de Bure: une plate-forme Areva de transports de matières nucléaires, les archives d'EDF et Areva, une plateforme EDF de maintenance de pièces usagées des centrales nucléaires, une unité Syndièse du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) aux motivations peu claires, une blanchisserie des "linges rouges" des centrales nucléaires, une unité de retraitement de déchets TFA, etc. Dans quel but... si ce n'est la nucléarisation forcenée d'un territoire jusque-là vierge de tout "atome" ? LAndra, les producteurs de déchets radioactifs et l'Etat semblent offrir le nucléaire en cadeau et poussent le cynisme jusqu'à transformer en "chance", pour deux départements ruraux, la gigantesque poubelle atomique qui signera la mort du territoire.
Il - Piège n° 3 : mobiliser la région autour de comportements vertueux, avant de détruire celle-ci
Les opérateurs du nucléaire se sont engagés en 2006, pour faire de la Meuse et de la Haute-Marne des "terres d'excellence en matière de maîtrise de consommation de l'énergie"... C’était juste après le passage de la loi de gestion des déchets nucléaires de 2006 qui entérinait encore plus le projet d'enfouissement à Bure. Ainsi la Meuse a vu s'installer en un temps record un parc de 200 éoliennes, des parcs photovoltaïques, et fleurir des campagnes d'économies d'énergie. Propre en surface, avant de condamner le sous-sol ?
12 - Piège n° 4 : se rendre maître du territoire pour l'annexer totalement, au-dessus et en-dessous
L'Andra a visité chaque propriétaire pour acquérir terres agricoles, champs et forêts. Son patrimoine foncier s'élève à 3075 ha fin 2015. Elle a besoin d'espace pour créer une ligne de chemin de fer de 14km, un gigantesque terminal ferroviaire à Saudron, des installations de stockage de surface pour réceptionner, voire conditionner (et stocker ?) les colis de déchets avant de les enfouir via une descenderie. Elle a besoin de place pour stocker les millions de m3 de déblais d'excavation et pour installer les infrastructures, les puits de ventilation, etc. Tout cela au milieu des 5 villages de Bure, Saudron, Ribeaucourt, Mandres et Bonnet... dont le destin serait une rapide et inexorable désertification.
L'image négative de poubelle nucléaire et son cortège de nuisances ne sont jamais évoqués. Celle-ci est impérativement neutralisée par du positif : promesses d'emploi, développement local, production d'énergies renouvelables, comportements vertueux...
Jamais ne sont débattus, auprès des riverains qui n'ont pas eu leur mot à dire, les manques à gagner considérables qui les concernent en premier lieu. Cigéo est potentiellement synonyme de dévaluation du patrimoine foncier, stérilisation des atouts de départements verts, fin des appellations contrôlées et labels, désertification...
Outre des nuisances environnementales et sanitaires graves, une profonde mutation de leur territoire de vie et de leur histoire, vivre avec le risque permanent d'accident et de contamination radioactive deviendrait leur quotidien. STOP !
13 - Cigéo est un projet au coût incalculable, que ni la société actuelle, ni nos descendants ne pourront assumer
Dans une opacité totale, Cigéo est au centre de négociations inquiétantes et confidentielles. Entre EDF qui voudrait construire au rabais (15 milliards d'€), l'ANdra qui annonce des coûts astronomiques (35 milliards d'€), le gouvernement a tranché début 2016 en coupant la poire en deux à 25 milliards d'€.Sauf que personne n'a les moyens de ses ambitions. Seraient provision nés actuellement environ 5 milliards d'€, en Bourse. Qui paiera la note de l'imprudence folle de ceux qui osent encore dire que le nucléaire est "propre", sûr et pas cher ?
14 - Cigéo est au centre d'un enjeu considérable, la survie de la filière électronucléaire qui vend abusivement une électricité "propre" selon elle
Cigéo n'est-il pas un alibi au service d'une filière qui tente de survivre ? Que faire des déchets nucléaires ? Pas de solution vraiment pour les gérer, alors pourquoi attendre aussi longtemps avant de stopper la production ? Chaque jour qui passe augmente encore les quantités de produits ingérables. Il faut mettre en route en urgence la sortie du nucléaire et engager le pays sur d'autres voies, en matière de production énergétique. Ensuite doit être décidé collectivement du sort des déchets. Les laisser sur les sites de production pour limiter les transports ?
Le partenariat public-privé dans la gestion de la violence.
Moins de dix jours après l’expulsion, nous nous lançons à la reconquête du bois. De ce qu’on peut alors comprendre de la stratégie de l’ennemi : tenir l’entrée principale du bois (par la route) qui mène au cœur du bois que nous avions habité et qui sert à présent de plaque tournante pour les machines de chantier et les flics. Sur ce point, ils ont réussi puisque nous ne sommes parvenus qu’à contourner leurs positions et à occuper des parcelles du bois plus au nord. Apparemment, l’idée des flics était qu’au cas où des petits groupes de militants et militantes pénétraient dans le bois, il valait mieux lâcher les chiens que risquer de désorganiser les positions des gendarmes. Les milices privées engagées par l’ANDRA prenaient alors le relais pour pourchasser les militantes et militants, les intimider, les effrayer ou les tabasser. Même une fois des parcelles du bois réoccupées, des groupes de vigiles très bien équipés et bien formés s’affrontaient avec des dizaines d’occupantes et d’occupants. Leurs charges étaient plus rapides et plus violentes que celles des flics, n’hésitant pas à aller au corps-à-corps et à frapper. Leur offensivité et leur imprévisibilité les rendaient plus difficiles à combattre que des lignes de flics classiques.
Photos l'Achèvement
Photo trouvée sur Rebellyon
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