En Chine et dans le monde l’imaginaire dominant est désormais le même qu’ailleurs. Il est aussi pauvre, et aussi dangereux par cette pauvreté même (Jean François Billeter). Le Mandat du ciel prolétarien étant épuisé, le prêt à penser officiel (la double pensée bureaucratique) s’est revêtu du Mandat du ciel néolibéral où les luttes sociales des années 70-80, comme toute l’Histoire, sont mises hors-la-loi.
En France l’hégémonie s’est accomplie, notamment depuis les dernières élections présidentielles en France de 2007, avec la nouvelle génération de gestionnaires à la tête de l’Etat et de la haute finance, qui ont trouvé leur élan idéologique et leurs amitiés dans les décennies 1960-70, où apparurent dans le monde, des mouvements révolutionnaires, d’où leur obsession particulière du social et leur particulier sens contre-révolutionnaire.
En Chine, si la population, dans ces temps d’ignorance enseignée, n’a que le point de vue de l’Histoire falsifiée, le lénifiant discours du PC Chinois ne passe pas, pas plus que le mythe de la société harmonieuse prospère, puissante et soudée, sur la scène internationale, auquel chacun est « volontairement » astreint. En France, le si semblable mythe ensemble, tout devient possible de Nicolas Sarkozy, lors des élections présidentielles de 2007, a autorisé, ce qui l’était déjà dans les faits, la débauche de la drôle de gauche officielle française, avec leur dite écologie « sans tabous » qui oppose les conséquences de la pollution au social prolétarisé et qui devient le prétexte de nouvelles guerres entres marchandises. Et que ce soit au Maroc, en Italie ou en France, partout éclatent des réactions de la survie. Toutes ont en commun : l’Etat répressif renforcé, la pollution, la survie chère, l’eau impropre à la consommation, la corruption générale, les expropriations, la censure, la morale du travail, le travail exproprié la domination du travail mort sur le travail vivant, le transfert des lois de l’usine d’antan à l’ensemble de la société, la névrose standardisée.
Partout le monde dominant produit une contre-réalité au réel, si défavorable au monde de la production folle qui échappe chaque jour un peu plus. Son dit développement durable est aussi l’impossible développement du capitalisme, qui ne se maintient que par les nouvelles technologies de masse de contrôle et de répression. 2008, Jeux Olympiques de Pékin, la « libre entreprise » brille dans le déclin, où coexistent le Parti et la Marchandise, dans une Chine qui, en moins de 20 ans, a rattrapé tous ses retards sur le règne planétaire du capitalisme et sur ses contradictions : pollution, insatisfaction matérielle des masses de producteurs-consommateurs, crises sociales, renouvellement des classes dangereuses, corruption généralisée de la société, mafias et luttes fratricides dans le pouvoir. Le temps du PCC est désormais compté. L’absence d’illusion combinée au désespoir a matérialisé un NO FUTURE explosif.