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L’Albanie anti-étatique et anti-spectaculaire

La société du mensonge ébranlé
Brochure, 14 pages, avril 1997

Bulletin d’art contemporain - supplément au N°3

Autant sont inquiétantes les insurrections, parce qu’elles ramènent effectivement la démocratie, et d’abord contre ceux qui l’ont si manifestement gommée de chaque aspect de la vie : les propriétaires bureaucratiques de la société. Face à ce qui s’est passé en Albanie, ils ont toutes les raisons de s’inquiéter : les émeutiers n’ont pas revendiqué autre chose que “ la résolution de faire soi-même son histoire ”. C’est là le sens de cette “ sauvage ” et “ incompréhensible ” négation qui vient de bafouer l’Etat.
Une nouvelle géographie universelle et physique, destinée à la génération présente, est en train de naître sur les décombres de la liquidation d’un monde qui n’est déjà plus, ignorant toutes frontières, comme toutes séparations. Les émeutiers de la banlieue Albanie nous ont fait voyager au delà des désespérantes couleurs vives des protestations intégrées. Les albanais ont rompu (un avant-goût) la circularité, le répétitif de la crise permanente de l’économie marchande, rompant le cycle de liquidation-protestation-négociation. L’insurrection albanaise de février-mars-avril 1997 révèle l’état exact du pourrissement de la société et de ses institutions, où tout est contenu dans argent-mafias-ruine. “ Une infime minorité enrichie par la ruine de l’ensemble de la population : la formule, énoncée par Saint-Simon au lendemain de l’effondrement de la Banque royale de John Law, est d’actualité en Europe de l’Est, où des “pyramides financières” n’en finissent pas de ravager les économies ” (Le Monde Diplomatique, avril 97). Mais à l’est comme à l’ouest, existe-t-il autre chose que cet enrichissement pyramidal. Qu’en disent les Coréens du sud, comme ceux du nord et les travailleurs, chômeurs, de Vilvoorde et ceux du monde entier ?