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7- Persuadez-vous que malgré tous vos efforts pour ressusciter un cadavre, il n’en reste pas moins un cadavre*

*Malevitch1.

Le capitalisme est un système polymorphe, dès son origine et à l’époque de la reproductibilité technique, et encore plus particulièrement dans sa phase spectaculaire-marchande, un système s’éloignant toujours plus de l’authentique : sa « démocratie », sous contrôle policier, autorise sa propre « critique » et « contestation » à manifester dans la rue, ce qui permet au capitalisme de survivre en s’adaptant à ses propres crises avec profit, sans évidemment, rien changer, et creusant plus encore l’état de crise qu’il ne domine plus, le capitalisme s’étant emparé de pratiquement toutes les activités humaines, il s’est même emparé de celles qui auparavant, lui échappaient, comme l’art, comme également la construction des maisons, qui auparavant faisait appel à la poly-activité et, au soutien mutuel au sein d’un peuple qui pouvait, dans ce domaine aussi, se dire autonome, souverain, actif et créatif. Le capitalisme, une technique assez élaborée de domination marchande, qui aura rendu abstraits l’art, la politique, la contestation.

Le capitalisme stérilise tout et lui-même par la même occasion, avec la cerise sur le gâteau, d’être parvenu à rendre à l’argent, sa véritable nature de valeur abstraite, par sa dégradation spéculative jusqu’à son effondrement.
Immoralité, destruction de la famille, qui déjà est réduite à rien : un père une mère un ou deux enfants voir même la monoparentalité, de toute façon ni le logement ni la ville ne sont faits pour les enfants.
Destruction du travail et de la nation, épuisement et pollution des milieux de vie et mécanisation des rapports entres individus, dont on ne peut pas dire que la cause de cette dégradation, (tout comme de la perte massive d’emplois) est la faute aux étrangers : c’est bien celle des robots, des macabres « boîtes à dialogue » avec quoi nous nous trouvons à « converser » systématiquement, aux guichets automatiques, aux bornes interactives, alors que les courses par et sur internet ont envahi en moins de quinze années notre vie quotidienne.
Mais après tout, un peuple heureux n’a pas besoin d’humour2 ! Dramatique irréversibilité de ces transformations, par lesquels six milliards d’individus isolés trouvent, peut être, six milliards de réponses mais qui s’entrecroisent sans jamais se rencontrer, déconnectés d’un projet d’émancipation global.
Mais alors que s’installent dans nos villes, des lieux de solidarités, des petits commerces de proximités et équitables, des AMAP, sympathiques et nécessaires dit Jappe, les réponses qui relevaient de la politique pratique, du concejo abierto, soumises à l’accord du grand nombre, ne se trouvaient jamais dans des considérations théoriques ou dans l’opinion d’une personne, il ne s’agissait pas de problèmes à solution unique.
Fragilité : 2 400 ans après la démocratie Athénienne, ce qui a été détruit se régénèrerait-il dans le mouvement d’occupation de la Puerta del sol à Madrid (et ailleurs) retrouvant le centre, l’humain dans un projet d’émancipation global ? 

  • 1. « Ecrits » : « Une architecture qui gifle le béton armé. » Ivréa, 1996, p. 300.
  • 2. Expression de Staline, au sujet du cinéma d’humour critique.
Publié le 2/08/2012 par L'Achèvement