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Accueil » En tout état de cause, communes » 3- Déracinement-intégration du vivant, la condition de la colonisation du futur-présent
Déracinement-intégration du vivant, avec le jardin d’Acclimatation, à Paris, de 1877 jusqu’à 1931, qui offrait aux Parisiens des nouvelles attractions, avec notamment l’exhibition de peuples et de leur culture : Nubiens, Inuits, Indiens d’Amérique et Kanaks. On y acclimatait des peuples comme, on y acclimatait plantes et animaux des autres continents, non seulement pour le côté mercantile de l’exhibition, mais également, et surtout, un déracinement pour le bienfait des cultures et des connaissances singulières et élaborées, au nom de l’universalisme occidental. Le vivant déraciné puis acclimaté à la zootechnie, c’est-à-dire l’étude scientifique de l’élevage constituée sur les principes de l’expérimentation constante et de l’extension du laboratoire à l’ensemble du monde : expérimentation, sur l’animal domestique —dont l’humain— sur leur reproduction et leur adaptation à des besoins déterminés, une expérimentation que poursuivent à présent les technosciences en mettant sur le même plan les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) et l’ADN humain, tous deux brevetés, protégés par le secret industriel et la propriété industrielle. Qu’elle soit déclinée « sous sa forme civile (agro-chimie) ou militaire (guerre biologique), [ce déracinement du vivant] (…) profitera à n’en pas douter des travaux d’une équipe de quatre chercheurs de l’université de l’Iowa, ayant réussi à implanter au cœur des plantes "des nanoparticules sophistiquées, aux capacités inédites dans le domaine de la recherche végétale : de minuscules outils permettant de délivrer, en temps voulu, des molécules, protéines, produits chimiques1» Les OGM ont envahi la chaîne alimentaire et médicale, « à notre insu, les nanoparticules ont envahi notre vie quotidienne. On n’en trouve déjà plus de mille trois cents types différents (poudres, fils, tubes, etc.) dans plusieurs centaines de produits vendus dans le commerce, le plus souvent sans étiquetage particulier (…). En raison de leur très petite dimension, elles sont également susceptibles de pénétrer sous la peau (si celle-ci est blessée, usée ou malade) et, en cas d’inhalation ou ingestion, de franchir les barrières de l’organisme —intestinale, hémato-encéphalique voire placentaire2.»