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Victor Serge

Carnet (1936-1947)
Journal de bord, 2012, 864 pages
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« Au fond de la défaite, il nous reste encore le non-consentement à l’inhumain, le refus de fermer les yeux, le refus de désespérer de nous-mêmes et dès lors de tout. » (Victor Serge)

Fruits d’une discipline militante et littéraire, ces carnets, livrés à la lecture sans médiation ni correction a posteriori, font alterner analyses politiques, témoignages et réflexions personnelles. L’ensemble propose les éléments d’une contre-histoire des années capitales du XXe siècle. Et on y retrouve à la fois les qualités d’écrivain de Victor Serge (finesse des portraits, description inspirée des villes et des paysages traversés) et l’originalité de ses analyses politiques (permanence de l’espérance socialiste malgré l’isolement et la défaite). De Bruxelles à Mexico, en passant par Paris et Marseille, Serge porte un regard lucide sur une période particulièrement dramatique : alors qu’il était « minuit dans le siècle », il fait la preuve qu’on peut ne jamais abdiquer devant la force brute ni renoncer à l’espérance socialiste.

Né à Bruxelles dans une famille d’exilés anti-tsaristes, rédacteur à l’anarchie, Victor Serge (1890–1947) rejoint la Russie à l’annonce de la révolution après avoir participé en juillet 1917 à une tentative de soulèvement anarchiste à Barcelone. Membre de l’opposition de gauche du parti bolchevique, il connaît la prison puis la relégation en Oural. Expulsé d’URSS après des années d’interventions de militants et d’écrivains, il arrive à Bruxelles en avril 1936. En 1941, il réussit à fuir la France et rejoindre l’Amérique centrale avec son fils Vlady grâce au Centre américain de secours (Varian Fry, Marseille). Il meurt à Mexico en 1947.

Édition intégrale préparée et présentée par Claudio Albertani et Claude Rioux

Notice anglaise
Notebooks
(1936–1947)
Victor Serge

These notebooks with entries alternating between political analysis, eyewitness accounts and personal reflections, are the disciplined result of a literary militant and are published here without any alteration or a posteriori corrections. Taken as a whole, they offer the main points of a counter-history of the 20th century’s most crucial years, revealing both Victor Serge’s qualities as a writer (the delicate insight of his pen portraits, his inspired description of the towns, cities and landscapes he goes through) and the originality of his political analyses (his eternal faith in socialism in spite of isolation and defeat).
From Brussels to Mexico by way of Paris and Marseilles, Serge brings his lucidity to bear on a particularly dramatic period: at a moment when “the gloom of midnight reigned over the century”, he is the proof that in the face of brute force, it is always possible to carry on without ever giving up nor renouncing one’s faith in socialism.

Published: 23/11/12 – Public Price 30 euros – 864 Pages – ISBN : 978–2-7489–0167-2