Depuis que les relations de domination existent, les dominés se sont insurgés pour les abolir et les dominants se sont évertués à les justifier.
Le combat du vocabulaire, des théories explicatives de la réalité, des grilles de lectures des faits sociaux, fait ainsi partie des luttes sociales. La déconstruction des mots, concepts et argumentaires qui accompagnent les dominations est une nécessité pour abolir celles-ci. Le présent glossaire se veut être une modeste contribution aux combats contre les dominations de sexe, de race et de classe qui caractérisent notre société en s'articulant de manière systémique.
Le collectif Manouchian ne se définit pas comme un collectif de chercheurs mais comme un regroupement de militants ayant eu par leurs trajectoires accès à des savoirs et connaissances qu'ils souhaitent mettre au service de la lutte contre les dominations. Il n'y a pas pour les membres de ce collectif de connaissances qui ne soient situées, ni de subjectivité qui pourrait se prétendre au-dessus de la mêlée des affrontements sociaux.
Tant que subsiste la domination, il n'existe pas de tierce position qui ne se situe soit du côté des dominants, soit du côté des dominés.
Les luttes sociales se menant également dans la sphère des idées, chacun est inévitablement sommé de choisir son camp ; ainsi, le fait de refuser de choisir un camp, ou de se prétendre extérieur aux batailles en cours est en soi un positionnement, un choix.
Le Collectif Manouchian anime la revue Les figures de la domination. Il est animé par Saïd Bouamama, Jessy Cormont et Yvon Fotia, co-auteurs de L'éducation populaire à l?épreuve de la jeunesse (Le Geai Bleu, 2008), Prostitution et Mondialisation (Amicale du Nid, 2007), La République à l'école des sans papiers (L'Harmattan, 2008); De la tête baissée à la conquête de la dignité, (A.M.M.N., 2010).
Saïd Bouamama est également auteur de nombreux ouvrages, dont Les discriminations racistes : une arme de division massive (L'Harmattan, 2010) etLa France. Autopsie d?un mythe national (Larousse, 2008).