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l’essence du jargon

Essai, 132 pages, mai 1994
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« L’Essence du jargon montrera, à travers l’esprit même des classes dangereuses, comment et pourquoi ce langage spécial se distingue de tous les autres ; pourquoi justement, à partir d’une première découverte, comme celle que j’ai fait apparaître dans Les Princes…, on peut mettre en lumière qu’il a existé plusieurs autres grandes influences presque aussi méconnues. On comprendra pourquoi l’argot, tout comme l’informatique, suppose une autre manière de penser, et donc de vivre, mais bien sûr elles vont être aux antipodes l’une de l’autre. (…)

Et nous allons voir que ceux qui n’avaient pas compris tout ce que l’argot n’était pas, n’avaient pas compris davantage ce qu’il est.

On ne naît pas classe dangereuse. On le devient quand on ne reconnaît plus les valeurs et les contraintes d’un monde dont on s’est affranchi : c’est essentiellement la nécessité du travail salarié. Cette frontière est celle qui délimité très exactement les classes laborieuses des classes dangereuses, malgré le flou sociologique que l’on a voulu faire déborder dans l’une ou l’autre direction, selon les craintes du moment. L’essence du jargon n’est rien d’autre que l’esprit même de ces classes dangereuses. »

Ce second glossaire, qui donne les étymologies judéo-germaniques de l’argot, vient compléter celui des Princes du jargon.

Le signe deltaïque Δ est là pour rappeler l’autre origine, éventuelle ou concomitante (se reporter au chapitre précédent où je définis le principe deltaïque en argot). »